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samedi 7 mars 2020

Le Havre - Municipales 2020 : mes idées pour le Quartier Sainte-Cécile

Il y a quelques années, j'ai quitté le centre-ville du Havre pour m'établir dans le quartier résidentiel de Sainte-Cécile, à proximité de la forêt de Montgeon, du parc de Rouelles et du cimetière Sainte-Marie. C'est vraiment un quartier formidable. On y trouve des maisons atypiques, un cœur vivant et commerçant, un marché trois fois par semaine. Le quartier est également très bien desservi par les transports en communs : pour se rendre en centre-ville, on y trouve deux lignes de bus - la ligne 1 et la ligne 7 -, une ligne de tramway - la ligne B -, et il y a également un station de taxis. Il y règne vraiment une atmosphère de petit village. Bref, j'aime mon quartier. 

Cela ne vous aura sans doute pas échappé, mais la campagne des élections municipales bat son plein. Les sept listes en compétitions rivalisent d'idées pour améliorer la qualité de vie des havraises et des havrais. A une semaine de la première échéance, j'ai parcouru les programmes des différents candidats, afin de connaitre les diverses propositions qui concernent spécifiquement le Quartier Sainte-Cécile. Au final, l'ensemble me semble plutôt maigre. Aussi, j'ai décidé de partager ici quelques idées qui me sembleraient pertinentes de développer pour "Sainte-Cé". Chers candidats, si vous me lisez, n'hésitez pas à vous servir, c'est gratuit !

La Place de la Liberté en semaine : un parking.

Réaménager la Place de la Liberté, véritable cœur du village. Lorsque ce n'est pas jour de marché, la place principale du quartier n'est qu'un parking, et n'est, du reste, pas souvent plein. Le parvis de l'église mériterait d'être mis en valeur. Les voies de circulation qui bordent la place devraient être réduites et, par exemple, pavées, afin de sécuriser le parcours des piétons. Des aménagement spécifiques pour le marché pourraient être réalisés. Un peu plus de végétaux égaierait l'ensemble. Les stationnements pourraient être repensés afin de dynamiser l'activité des commerces de la place.

Créer un véritable Conseil de Quartier, avec un Comité des Fêtes. "Sainte-Cé" est, en effet, un chouette quartier, mais, au final, assez peu animé. Ces structures existent déjà, mais sont communes au quartier d'Aplemont. Or, les deux quartiers sont, tout de même, assez différents, et bénéficient chacun d'une identité propre. Doter Sainte-Cécile de véritables structures propres favoriserait son dynamisme, en créant un véritable sentiment d'appartenance de la part de ses habitants.

Créer une Maison du Quartier. Cette proposition va de pair avec la précédente. Cette Maison pourrait notamment accueillir une bibliothèque - participant ainsi à la politique culturelle de la ville -, et être le QG des associations du quartier.

Finir le déploiement de la fibre optique. La fibre passe en effet dans le quartier, mais trop peu de rues en sont finalement équipées. La connexion 4G est bien meilleure ici que la liaison ADSL. Et certains villages de la Communauté Urbaine, disposant déjà de la fibre, ont de biens meilleurs débits que les habitations de ce petit bout de ville.

Favoriser le développement de relais d'assistantes maternelles. En effet, certains parents, qui ont notamment leurs enfants scolarisés à l'école Maurice Bouchor, ont besoin de pouvoir compter sur la présence de telles structures.

Participer au développement de structures médicales, comme le Centre Médical des Palmiers. La baisse du nombre de médecins au Havre est, en effet, l'une des préoccupations majeures des administrés, et le Quartier Sainte-Cécile n'y fait pas exception.

Aménager et réaménager des espaces de vie propices aux échanges entre les habitants du quartier. Les boulodromes de la Rue Joseph Madec et l'Avenue de Frileuse pourraient être réaménagés. Une aire de jeux pour enfants pourrait être installée dans le jardin qui se trouve derrière la Maison des Aînés de Frileuse.

Réaménager les axes de circulation, afin de les rendre plus conviviaux et accueillant pour les piétons et les cyclistes. Je pense notamment aux axes Frileuse/Rouget de l'Ille et aux abords de la forêt de Montgeon, qui sont des voies où les véhicules se déplacent vite, rendant leur franchissement dangereux pour les usagers les plus vulnérables. Un parcours cycliste pourrait être aménagé dans le quartier.

Réorganiser et optimiser les réseaux. Initier une véritable politique d'enfouissement des lignes électriques afin de rendre agréable les panoramas du quartier. De même, développer un réseaux d'évacuation des eaux de pluies distinct de celui des eaux usées. De nombreuses habitations sont en effet toujours reliées à un réseau unitaire de collecte des eaux.

Permettre aux enfants du quartier qui ont été scolarisés à l’École Maurice Bouchor de rejoindre ensuite le même collège. En effet, en fonction du lieu d'habitation, les enfants du quartier qui entrent au collège rejoignent soit le Collège des Acacias, soit le collège Romain Rolland, ce qui n'est pas un facteur de cohésion pour les habitants du quartier.

La marché du samedi fait battre le cœur du quartier.

“Concevez toujours une chose en la considérant dans un contexte plus large - une chaise dans une pièce, une pièce dans une maison, une maison dans un quartier, un quartier dans une ville”. Eliel Saarinen.

dimanche 15 février 2015

GoéLUG : Première AG Ordinaire

GoéLUG, le Linux User Group - groupe d'utilisateurs de GNU/Linux et de logiciels libres - de la région havraise, a fêté sa première année d'activité en organisant sa première assemblée générale le 13 février dernier. Vous retrouverez ci-dessous le billet que j'ai rédigé pour le site de l'association.

Ce vendredi 13 février 2015, l'Association GoéLUG a tenu sa toute première Assemblée Générale Ordinaire, dans le Tube du Sonic, au sein du Fort de Tourneville au Havre. Cette rencontre a été l'occasion pour les membres de l'association présents d'échanger sur la première année de son existance, de mettre en valeur les actions positives réalisées et de retenir les pistes d'améliorations devant être développées au cours de cette nouvelle année.

La première année de GoéLUG aura été marquée par sa création administrative et l'adoption de statuts particuliers, centrés autour d'un Conseil Collégial prenant l'ensemble des décisions, tout en garantissant une représentation équilibrée des memebres et un partage des roles moins contraignant qu'une structure classique - comportant par exemple un Président, un Secrétaire et un Trésorier.

Cette année a également vu l'organisation des premiers évènement de l'Assiociation, notamment les deux Install-Parties du Sonic et celle de l'Université du Havre, l'atelier GoéBidouille autour du Raspberry Pi, et la participation à divers forums. Beaucoup de projets sont dans les cartons pour cette deuxième année d'activité, avec notamment l'organisation de nouveaux GoéBidouilles qui promettent d'être épiques !

La fine équipe de GoéLUG.



« Retrouvez plus d'informations sur le site de l'Association GoéLUG : www.goelug.org » Gwilh.

samedi 2 novembre 2013

[Tuto] Hearthstone: Heroes of Warcraft et Ubuntu

Petit chanceux que vous êtes. Vous avez enfin récupéré une clef beta pour le nouveau titre de Blizzard, le Jeu de Cartes à Collectionner (JCC) virtuel Hearthstone: Heroes of Warcraft. Oui, mais voilà. Votre instinct naturel de libriste chevronné vous interdit de réinstaller Windows XP sur votre bécane, et ce, même dans une machine virtuelle. Vous voilà confronté à un difficile problème métaphysique.

Comme la plupart des jeux récents développés par Blizzard, Hearthstone repose en partie sur l'interface de programmation OpenGL. Cela lui confère une compatibilité graphique, relative certes, avec les systèmes basés sur GNU/Linux. Voici donc la solution, testée sur Ubuntu 13.04 et Xubuntu 13.10, pour jouer à Hearthstone avec Linux.

Il est beau, le logo de ce jeu de beta !

Télécharger l'application Battle.net 


Rendez-vous sur la page de téléchargement de l'application Battle.net de Blizzard, et sélectionnez la version spécifique à Windows. Une fois téléchargée, n'ouvrez pas le fichier immédiatement, installez Wine.

Installer la dernière version de Wine


Ubuntu et ses variantes disposent déjà de Wine dans les dépôts officiels. Cependant, pour une meilleure compatibilité avec Hearthstone, préférez la version de Wine en cours de développement, disponible dans le dépôt ad-hoc. Ouvrez un terminal, et entrez les ligne suivantes :
sudo add-apt-repository ppa:ubuntu-wine/ppa -y
sudo apt-get update
sudo apt-get -y install wine1.7

Configurer Wine


Pour faire fonctionner correctement l'application Battle.net, vous aurez besoin d'effectuer une petite manipulation dans le menu de configuration de Wine. Vous trouverez ce menu en entrant winecfg dans un terminal, ou en cherchant "Wine" dans l'outil de recherche Unity d'Ubuntu, ou encore dans le menu Wine > Configurer Wine dans Xubuntu.

Une fois dans l'outil de configuration de Wine, rendez-vous dans l'onglet "Bibliothèques". Dans le cadre "Nouveau remplacement pour", tapez dbghelp et cliquez sur "Ajouter", puis "Oui".

Rendez-vous ensuite dans le cadre "Remplacements existants", cliquez sur dbghelp puis sur "Modifier". Sélectionnez l'option "Désactiver" et cliquez sur "OK".

[MAJ 1/01/2014] Depuis la mise à jour 1.7.9 de Wine, il est aussi nécessaire de procéder de la même manière avec le DLL msvcp100. Cependant, au lieu de sélectionner "Désactiver", il faut choisir "Native puis intégrée".

Quittez maintenant l'outil de configuration de Wine en cliquant sur "Appliquer" puis "OK".

Installer l'application Battle.net et Hearthstone


Vous n'avez plus qu'à ouvrir le programme Battle.net téléchargé juste avant, et vous laisser guider. Une fois cette application prête sur votre machine, il ne vous reste plus qu'à procéder au téléchargement et à l'installation de Hearthstone via Battle.net, ainsi qu'aux autres jeux Blizzard en votre possession.

Le plus dur reste désormais à faire : constituer un deck de compétition pour mettre la pâté à tous vos amis. Mais pour cela, je vous laisse vous débrouiller !

Une petite partie bien mal commencée !

« Il faut toujours jouer loyalement quand on a des cartes gagnantes. » Oscar Wilde.

samedi 9 mars 2013

Mito, la p'tite bête qui triche

Dans le monde ludophile coexistent deux écoles. Celle qui estime que le seul jeu noble est celui qui consiste à jouer selon les règles, et celle qui promeut l'amusement avant tout, quitte à faire fi de celles-ci. Mais il existe un jeu capable de réconcilier ces deux idéologies. 

Ce jeu, c'est Mito : un jeu de cartes simple et amusant, créé par deux enfants, Emely et Lukas Brand, frère et sœur, désireux de jouer selon leurs propres règles. Cette boite à fait mouche : c'est un des succès de l'année 2012, obtenant d'élogieuses critiques au dernier salon d'Essen. Dernièrement, Mito a fait partie de la liste des douze jeux nommés pour l'obtention de l'As d'Or au Festival International du Jeu de Cannes.

Une petite boite pleine de surprises.


Mito est un petit jeu plutôt simple, quelques plis suffiront à en retenir les mécanismes. Le vainqueur de la partie est celui qui a réussi à se débarrasser de toutes ses cartes en premier. Pour cela, chaque joueur pose, à tour de rôle, sur la pile de défausse, une carte dont le numéro est soit supérieur soit inférieur d'une unité que la carte posée par le joueur précédent. Les cartes sont numérotées de un à cinq : sur une carte "un" il est donc possible de poser une carte "deux", ou une carte "cinq".

Cependant, certaines cartes disposent de motifs particuliers. Ce sont les cartes Actions, il en existe de quatre sortes. Lorsque sort la carte Araignée, jaune, le joueur qui la pose peut offrir une de ses cartes qu'il choisit à un adversaire de on choix. Si le joueur pose la carte Moustique, rose, ses adversaires doivent taper le plus vite possible sur la défausse et le joueur le plus lent reçoit une carte de chacun des autres joueurs. Si une carte Fourmi, bleue, est posée, les autres joueurs doivent piocher une carte supplémentaire. Enfin, si un joueur pose une carte Cafard, de couleur orange, tous les autres doivent poser le plus rapidement possible une carte de la même valeur, mais seul le plus rapide peut laisser sa carte sur me dessus de la défausse.

La bande des Mitos. Difficile de s'en débarrasser.
Le jeu prend une toute autre dimension avec les cartes Mito. En effet, il est interdit de poser celles-ci sur la défausse, ou de les offrir à un adversaire. Le seul et unique moyen de se débarrasser de ces embarrassantes cartes est donc... la triche. Oui. Il est en effet permis de tricher dans Mito. Et pour cela, tous les moyens sont autorisés : s’asseoir sur la carte, la ranger dans sa manche, la glisser dans son col ou sous la table... Cette subtilité est valable pour toutes les cartes du jeu. Aussi, si votre technique est imparable, vous pouvez très bien ne déposer qu'une seule carte sur la table, la dernière, qui doit obligatoirement être défaussée. Une autre petite limite à cette règle : on ne peut faire disparaître qu'une seule carte à la fois.

Mais attention, la Gardienne punaise veille au grain ! En début de partie, le joueur le plus âgé récupère en effet cet attribut spécifique. Il a la lourde charge de veiller à ce que personne ne triche autour de la table. S'il surprend quelqu'un en train de commettre un tel méfait, il doit accuser son adversaire de tricherie. Si la tromperie est avérée, l'accusé devra prendre une carte supplémentaire, et endosser le rôle de Gardienne punaise, sinon c'est au joueur gardien de prendre une carte supplémentaire et de conserver son titre.

Par son mécanisme simple, et l'introduction originale de la tricherie, Mito est un jeu entièrement tourné sur l’interaction entre les joueurs. On ne peut s'empêcher de pouffer de rire en voyant un de ses amis tenter de cacher une carte sous sa chaise, aussi discrètement que possible, ce qui n'est pas toujours aisé. Des heures de fous rires et d'amusement en perspective. 

Les cartes Actions, surveillées de près par la Gardienne punaise.

Mito, de Emely et Lukas Brand, édité par Gigamic, environ 10 euros dans toutes les bonnes boutiques. De 3 à 5 joueurs, à partir de 7 ans. Une quinzaine de minutes par parties.

samedi 2 mars 2013

Au Bureau, le midi, le soir et même le week-end

Il est des midis où l'on à pas nécessairement envie de quelque chose d'original pour se restaurer. Un bon plat chaud, une petite pinte de bière, et éventuellement un dessert, peuvent faire l'affaire. C'est dans cet état d'esprit, un peu hagard, que j'entrais pour la première fois Au Bureau, enseigne connue, se trouvant derrière le Volcan, au Havre, évidemment. Connue à double titre. Par l'emplacement, dans un premier temps, qui accueillait jusque récemment un des endroits branchés prisés par les trentenaires de la ville, le Victoria. Par son intitulé, ensuite, puisque Au Bureau est une chaîne de brasseries franchisées rayonnant dans tout l'hexagone.

J'entre dans l'établissement. Quelques instants après, une serveuse, aimable, m'indique une table ou m’asseoir. La décoration du lieu est soignée : un papier peint à rayures verticales reprenant le logo du restaurant, des cadres vintages et des accessoires çà et là, rappelant des scènes de hockey sur gazon ou de polo, inscrivent l'ambiance dans une thématique de pub à l'anglaise. C'est assez cosy, et on y est bien assis. Mes yeux se jetèrent, alors, sur la carte des breuvages.

Le choix de bière à la pression est assez riche, tout en restant relativement limité. L'on sent bien que la franchise a passé un accord d'approvisionnement avec Leffe. Toutes les variantes, ou presque, y sont disponibles : blonde, ruby, royale... Il manque peut-être, et malheureusement, la brune. J'opte alors pour la Leffe Rituel, neuf degrés, fraîche, se laisse boire aisément.

Le Au Bureau Burger et sa sympathique mise en scène.

Mon dévolu se porte ensuite sur la carte des victuailles. Celle-ci fourmille de plats divers et variés. Vraiment, si vous n'avez aucune idée, ici, vous disposez de l'embarras du choix. Et même plus. Voire trop. L'établissement propose en effet diverses spécialités, provenant de différentes contrées gastronomiques : les classiques pizzas et pâtes italiennes, les hamburgers américains, le fish & chips anglo-saxon, le croque-monsieur local, le camembert grillé de Normandie, ou encore le welsh venu du nord. Joker de la facilité, je commande un Au Bureau Burger, avec une tranche de bacon. Le tout est bon, joliment présenté sur un petit plateau en ardoise, avec quelques feuilles de salades assaisonnées et des frites sortant de l'ordinaire industriel. Bien évidemment, nous ne sommes pas au niveau du Whoopies Diner, véritable Everest du burger au Havre. Mais le plat se laisse déguster aisément et rempli parfaitement son office.

Place au dessert. Oui, et par pure gourmandise. Car de la place, il m'en manquait. La carte des desserts est un peu plus légère. On y retrouve les classiques de la restauration de brasserie, renommés ou réarrangés pour l'occasion. A côté des coupes glacées, l'on trouve, en effet, les moelleux au chocolat, crumble, brownies, tiramisu, crêpes et gaufres. Mon choix se porte rapidement sur l'American Dream, un brownie au coulis de chocolat accompagné de chantilly. La pièce parait minuscule dans son énorme assiette, et pourtant, la note sucrée achève complètement ce repas.

Au Bureau, l'on y vient tout d'abord pour le lieu, chaleureux et cosy. L'on y vient ensuite pour manger en toutes variétés. L'on y vient enfin, et c'est, à mon sens, son point fort, pour ses horaires d'ouverture et de service très accueillant.  L'établissement est, en effet, ouvert le soir jusqu'à minuit, voire deux heures du matin, le week-end. De quoi poursuivre agréablement une soirée bien entamée entre amis, ou après un match du Saint-Thomas Basket, autour d'un bon repas, et pourquoi pas, d'un verre ou deux. L'enseigne n'est pas des meilleurs marchés, mais reste une bonne adresse pour se sustenter.

L'American Drean, un bon brownie dans une grande assiette
Au Bureau, 36 Rue Bernardin de Saint-Pierre, 76600 Le Havre - Ouvert tous les jours de onze heures à minuit, les vendredis et samedis soirs jusqu'à deux heures du matin.

samedi 23 février 2013

Les Jeux de Jief,
le plaisir du jeu de société à partager

La pratique des jeux de société requiert certains prérequis. Le premier d'entre eux, le plus essentiel, est de se (re)trouver en société, justement. A plusieurs. Bien que certaines exceptions peuvent confirmer cette règle. Mais l’intérêt même de la pratique réside en la faculté que l'on puisse à plusieurs se retrouver autour d'un plateau, de meeples, de dés ou autres cartes, et partager un moment de franche rigolade et camaraderie. C'est ainsi. L’Homme est ce qu'il est, il n'est pas fait pour vivre en solitaire.

Jief l'a bien compris. Depuis quelques années déjà, ce ludophile organise nombre de soirées et après-midis centrées autour de sa passion. Cela se passe à Sorquainville, à quelques kilomètres de Fécamp. Pas si loin du Havre, finalement. Une quarantaine de minutes, si l'on est véhiculé. Avec l'ami +Christophe C., alias @Titloup76 - déjà auteur d'un article sur le sujet ce mois-ci - nous nous sommes rendus, le week-end dernier, à la trente-septième après-midi jeux "spéciale vacances" organisée.

Une ludothèque impressionnante y était présentée. A la grosse louche, une cinquantaine de jeux pouvait être abordée par les participants. Après chaque partie, Jief nous propose d'attribuer une note à la boîte. Le meilleur jeu remporte en fin d'année le Jief d'Or. N'écoutant que notre courage, et surtout notre féroce envie ludivore, nous nous sommes essayés à quatre jeux.

Indigo, ou comment récupérer ses joyaux par les tuyaux

Les règles d'Indigo sont d'une simplicité enfantine. Vous devez poser des tuiles formant des chemins de tuyaux, de sorte que les joyaux se trouvant sur le plateau parviennent jusqu'à vos portes. Oui, mais voilà : les tuiles sont piochées aléatoirement, et vos acolytes feront tout pour détourner ces flux nouvellement créés. A moins que la situation les arranges, auquel cas, des alliances éphémères pourront se créer. A la fin de la partie, le joueur ayant obtenu les joyaux de plus grandes valeurs gagne.

Très simple, mais extrêmement efficace, ce jeu abstrait donne tout de suite le ton. Les parties s’enchaînent et le plaisir s'installe. D'autant que les revirements de situation peuvent être nombreux, les amitiés du jour ne formant pas toujours celles du lendemain. 

Devenez le "Huggy les bons tuyaux" de ce jeu de joyaux.
Indigo, de Reiner Knizia, édité par Ravensburger, une petite trentaine d'euros dans toutes les bonnes échoppes. De 2 à 4 joueurs, à partir de 8 ans. Une trentaine de minutes par partie.

Meltdown 2020, dénucléarisation de meeples

Dans Meltdown 2020, votre mission - si toutefois vous l'acceptez - consiste au rapatriement de vos concitoyens, par tous les moyens possibles, dans les bases aériennes les plus proches, avant qu'une catastrophe nucléaire ravage la région. En effet, une des centrales du pays menace d'exploser, et les autres installations ne sont pas exemptes de défauts. Vous devez donc utiliser votre voiture, bus et hélicoptère pour permettre aux plus grand nombre de vos meeples de survivre.

Meltdown 2020 est un petit jeu sympathique alliant stratégie et ambiance apocalyptique. On peut cependant lui reprocher le manque d'interaction entre joueurs, chacun devant organiser son petit plan de sauvetage dans son coin, aucun moyen de gêner les autres dans leur progression.  

Aidez vos meeples à échapper à l'apocalypse nucléaire.
Meltdown 2020, de Corné Van Moorsel, édité par Cwali, une trentaine d'euros dans toutes les bonnes échoppes. De 1 à 5 joueurs, à partir de 8 ans. Une quarantaine de minutes par partie.

6 qui prend. Et parfois cher.

Le jeu de carte 6 qui prend est simple, et peut parfaitement être joué à l'apéritif, ou être emmené en vacances. Comme Christophe aime à la rappeler, c'est un jeu vache. Le principe est de poser toute ses cartes, tout en accumulant le moins de bovins possibles. Pour cela, vous devez disposer, à la suite d'une des quatre lignes de cartes se trouvant sur la table, une carte d'une valeur supérieure à la précédente. Mais attention, celui qui pose la sixième carte d'une ligne doit ramasser toutes les cartes de celles-ci, et accumuler les vaches qui vont avec.

6 qui prend est un petit jeu de carte comme je les aime. Stratégique, nombreuses possibilités de nuire aux autres. Des règles simples à comprendre, mais de la réflexion quand même. Bref, bien mieux que les petits chevaux !

Un jeu vache, meilleur que les petits chevaux !
6 qui prend, de Wolfgang Kramer, édité par Gigamic, une dizaine d'euros dans toutes les bonnes échoppes. De 2 à 10 joueurs, à partir de 10 ans. Une quinzaine de minutes par partie.

Die Maulwurf Company, à la recherche de la pelle d'or

Connu également sous le nom de la Compagnie des Taupes, Die Maulwurf Company s'adresse aux plus jeunes d’entre nous. Et pourtant, le mécanisme du jeu cache une véritable pépite tactique. Vous devez déplacer vos taupes au travers de plusieurs couches de plateaux successives afin de découvrir la pelle d'or. Mais; qu'on se le dise, à la fin, il ne restera plus qu'une seule taupe !

Vous devez déplacer vos taupes le long de chemin afin que celles-ci puisse rejoindre un trou et passer à l'étape suivante. Oui, mais voilà, vos mouvements sont limités : vous ne pouvez déplacer vos taupes que dans une seule direction à la fois, obligatoirement du nombre de cases indiquées par vos petites plaquettes piochées, et vous ne pouvez croiser d'autres taupes. Chaque joueur a donc un fort pouvoir de nuisance sur le jeu des autres. Tout pour me plaire, en somme.

Une pelle dorée se cache quelque part. Saurez-vous la trouver ?
Die Maulwurf Company, de Bertram Kaes et Virginia Charves, édité par Ravensburger, une trentaine d'euros dans les bonnes échoppes de l'Internet. De 2 à 4 joueurs, à partir de 6 ans. Une bonne trentaine de minutes par partie.

Liens utiles

Si cet article vous a donné envie de participer à la prochaine animation des Jeux de Jief, n'hésitez pas à consulter les liens suivants :

samedi 16 février 2013

Le Boka, le ti'lolo du Havre

Ceux d’entre vous qui ont déjà voyagé dans les Caraïbes, et plus particulièrement en Guadeloupe, le savent. Les endroits où l'on mange le mieux ne sont pas ces pièges à touristes où l'on vous promet un repas les pieds dans l'eau. Non. Certes, il y a le cadre. L'eau bleue azur, calme, chaude, protégée par une barrière de corail. Mais la nourriture y manque malheureusement d'originalité et racines, tant l'on veut attirer le chaland venu d'un autre continent. Non.

Là où l'on mange le mieux en Guadeloupe, c'est dans les ti'lolos. Mais kézako, les ti'lolos ? Ce sont généralement des petites baraques en bois, avec quelques tables et chaises dispersées ça et là, proposant de la nourriture locale, essentiellement des acras, de la chiquetaille de morue, ou encore des bokits. Des choses qui se mangent rapidement, mais que l'on ne saurait qualifier de fast-food. Nous sommes bien au-dessus. C'est l'idée reprise par le Boka, cette échoppe havraise ouverte depuis l'été dernier, non loin du Palais de Justice et de sa nouvelle station de tramway.

Six acras et leur purée de poivrons. Avec un rafraichissement. Et des couverts aussi.

J'entrais dans cette boutique par pur hasard, un jour où la météo n'était point expressive par sa clémence, ne sachant pas trop où me sustenter, le temps imparti m'étant compté. Cependant, je n'avais aucune envie de me rabattre sur un kebab ou un jambon-beurre-tomate. L'établissement propose, pour ceux qui souhaite manger sur le pouce, des bokits en diverses variantes. Dans mes souvenirs, ces sandwichs frits étaient essentiellement garnis de morue. Le Boka propose lui de le garnir selon vos envies : poulet, saucisse, jambon, viande hachée... Le cuisinier m'avoua d'ailleurs qu'il a fait évoluer la recette traditionnelle afin de l'adapter à nos goûts européens. A l'instar de ce que propose les restaurants turques, en somme.

J'optais plutôt pour le plat du jour et la formule consacrée, me promettant de revenir lors d'une journée plus ensoleillée pour déguster un bokit. Pour douze euros et cinquante centimes, vous obtenez une entrée, un plat et un dessert. Je pris une boisson en extra, un brevage particulier nommé Vita Malt. Une sorte de bière noire sans alcool, sucrée au goût de miel. Surprenant mais pas mauvais. Le Boka propose également de l’Ordinaire, une boisson guadeloupéenne aromatisée à l'anis. Je m'assis à l'une des rares tables libres, au coin de la pièce, côté fenêtre.Quelques plantes vertes tropicales pour la déco. De la musique zouk et des clips, diffusés par Trace TV. Le décor est planté.

Le service est rapide, le personnel souriant. Mes six acras arrivèrent, accompagnés d'une légère purée de poivrons rouges. Pas mal. On attend la suite. Le plat du jour. Curry de poulet accompagné de son riz. On le sent, la volaille a mijoté. Elle s'est parfaitement imprégnée du mélange épicé. Le riz, par contre, est d'une qualité moyenne. Bon, mais pas extraordinaire. Cela ne vient pas de la cuisson, mais du type de riz usité. Passable. Le serveur me proposa une sauce épicée, tout en me prévenant. Après y avoir goûter, oui, je peux l'affirmer : ça arrache. Pour le dessert, le restaurant propose des flans cocos, mais aussi des tartes au Daim ou au Toblerone. Bon, là, ma gourmandise de bas étage l'emporta, et j'optais pour cette dernière. Un choix que j'assume sans regretter. Assurément.

Si vous disposez de peu de temps pour vous restaurer, le Boka est une excellente alternative à ce qui se pratique habituellement. Le service y est rapide, la formule plat du jour est servie en une vingtaine de minutes. Les aliments sont cuisinés et préparés sous vos yeux, et les ingrédients sont globalement de premier choix. L'établissement propose ici un compromis entre restauration guadeloupéenne traditionnelle et fast-food à l'européenne. L'alternative est intéressante, mais pour des repas plus élaborés, préférez tout de même les traiteurs antillais classiques - il y en a un très bon, par exemple, rue du Maréchal Joffre à proximité du Rond Point. 

Enfin, on peu regretter certains extras pratiqués par l'établissement : les desserts hors formules ne sont pas biens indiqués, supplément d'un euro pour la sauce piquante... A tester tout de même, au moins pour l'exotisme du repas et la bonne humeur du personnel.

Tiens, le verre est vide ! C'est que le curry est bon !
Le Boka, tramway Palais de Justice, 108 Rue Jules Siegfried, 76600 Le Havre - Ouvert le midi du lundi au vendredi, et le soir du mercredi au samedi.